Des lagunes dans les caniveaux
venise scuplté dans les ruisseaux
les frêles ombres des toits tremblants
se découpent sur le fier croissant
d'une lune qui déguise les passants
en ombrageux amants
lumière noire comme un oiseau de proie
fond sur le jour en pleine gloire
lumière noire en profond miroir
dans lequel on tente de se voir
lumière noire mystérieux bougeoir
qui éclaire l'instinct de l'histoire
lumière noire c'est de la mémoire
qui se balade en robe du soir
sous les portes cochères prétentieuses
des mains aux caresses aguicheuses
froiss'ments d'étreintes sur la peau nue
qui court sous les bas résille
ou palpite la moiteur des filles
c'est l' heure ou les chats font le mur
et les hommes leurs frôlements nocturnes
lumière noire comme un oiseau de proie
fond sur le jour en pleine gloire
lumière noire en profond miroir
dans lequel on tente de se voir
lumière noire mystérieux bougeoir
qui éclaire l'instinct de l'histoire
lumière noire c'est de la mémoire
qui se balade en robe du soir
sous les persiennes du peuple diurne
la lave tiède du silence murmure
au loin les talons aiguilles claquent
sur les pavés brillant en flaques
les réverbère éclairent le spleen
qui titube à la sortie des dancing
sous leurs cartons les clodos s'étonnent
que la vie leur fasse encore l'aumône
Patricia Rezé-Rébulard 11.03.2022 16:46
Un texte qui chante et m'enchante. J'aime ses rimes, le titre aussi. Des images poétiques ont défilé devant mes yeux. Venise, amants, lagunes...j'aime ces mots.
Elfie Kewin 20.03.2017 21:26
On voit la scène, en ombre et lumière.
Marie 17.01.2014 13:48
Très beau texte... le décor y est posé ...
... comme il serait agréable d'y voir associer des photos en noir et blanc
Commentaires
30.11 | 16:08
merci anna
10.09 | 13:07
Mince je suis coulrophobe...😉
18.07 | 11:55
J'aime
15.04 | 11:41
Chapeau mec tout y est, dans les moindres détails, une portée littéraire digne ...