Particule au rabais.

Archétype de la petite arriviste qui est arrivée, elle en possède la  panoplie complète, les titres  de propriété, le train de vie. Mais il lui manque quelques éléments essentiels qui ne s’achètent pas et qui sont usuellement couplés à ce  rutilant équipage. L’éducation, le savoir-vivre, l’élégance, la distinction. Ses  manières sont celles de la populace qui l’enfanta. Une rudesse prolétarienne, une  gouaille de mère maquerelle, une verve raffinée  à la Jackie Sardou, la gouaille d’une Arletty sans le talent, des criaillements de poissonnière remontant comme des giclées d’eau saumâtre  à la moindre anicroche et trahissant ses origines abruptes. Elle péche avant tout par orgueil, souffre du même syndrome que Ségolène Royale en 2007 : " Je sais tout mieux que tout le monde et je vais  droit  dans le mur de ma  propre caricature ". Ce qu’elle est devenue au fil des ans  mais elle a la chance  immense de ne pas s’en apercevoir et  préfère  dénoncer les travers d’autrui pour mieux occulter les siens. Habituée à  l’obséquieux empressement des vendeuses de prêt-à-porter qui se mettent à plat  ventre quand elle dégaine son chéquier, elle croit que tout s’achète et agit en conséquence. C’est par ailleurs une comique politique de classe internationale. Elle parle à gauche, pense à droite, agit à l’extrême droite, fait preuve d’une intolérance toute stalinienne et traite de facho tous ceux qui ne sont pas de son avis. Dès qu’elle l’ouvre au nom de la rose,  la rue de Solférino débauche à tour de bras. Sous un cosmétique d’alléluias gauchisants, la guerre du feu sévit dans son crâne. Militante inconsciente d’un capitalisme qu’elle dénonce violemment, elle évalue la valeur d’un homme à l’aune de sa fortune. L’ estime qu’elle se porte est trop haute pour n'être qu'une poule de luxe entretenue par son seul capital physique, qui comme par hasard ne peut rivaliser avec celui des courtisanes de bas étage, des putains baguées et autres voluptueuses potiches  désoeuvrées, dépensant l’argent de leurs prospères époux en se rendant chez leur psy comme elles vont s’acheter une babiole chez Boucheron. D’avoir grandi dans une humble famille nichée au cœur d’une mini H.L.M situé à un jet de pierre de Versailles la bourgeoise, ses dents ont rayé le parquet et elle est devenue ce à quoi elle à toujours aspiré, une riche commerçante de la santé ayant pignon sur rue dans une bourgade huppée. Tremplin de la fortune relative ayant fait d’elle une sommité locale, une reine ordinaire couronnée par un investissement immobilier conséquent.  Une somptueuse  longère à poutres apparentes enracinée dans la Suisse francilienne ou comme toute bonne libertaire théorique, elle prône l’ouverture des frontières alors que la sélection par l’argent repousse tout basané hors de sa vue. À la rigueur, tolère t’elle les rares et lucratifs gosses d’ambassadeurs africains qu’elle masse du bout des doigts en se bouchant le nez mentalement et en murmurant à son associé dès qu’ils ont tourné le dos : " Quand même les noirs sentent fort,  pour ne pas dire qu’ils puent carrément ". Son sens de l’opportunisme n’a d’égal que sa cupidité. Toujours dans la cadre de son rémunérateur emploi de kiné en  libéral, elle est  l’efficace port-pet de la bourgeoisie la plus nauséabonde. Sous prétexte qu’il crache copieusement au bassinet, elle va jusqu'à cirer les pompes du troisième Reich hexagonal en lui offrant un silence sourd, vénal,  quand elle  lui palpe les omoplates et qu’il dégobille ses insanités xénophobes. De  temps  à autre, un étalement des paiements aux moins fortunés rattrape le coup et la persuade d’être quelqu’un de bien.

Madame sans gêne, petit peuple parti à l’assaut du grand riant sous cape de l’incorrigible vulgarité de ses intonations. Elle à l’outrecuidance des cuistres de sa trempe, l’inusable fatuité, la morgue stupéfiante de cette classe ouvrière montante qui absorba les gentilhommières de naguère et s’en trouve ivre d’orgueil. À l’égard de son berceau, elle fait preuve d’une causticité revancharde. Derrière les déclarations dégoulinantes de bons sentiments, doctement proférées dans les diners des faux cools de son acabit ou elle se dit proche de ce prolétariat qu’elle fuit comme une maladie contagieuse, elle tient globalement la basse classe  pour une grouillante masse d’illettrés, friande de TF1, de M6,  de couleurs criardes et d’infamante bimbeloterie.

Elle exècre plus que tout cette plèbe répugnante de passivité qui ne fait rien pour s’en sortir et fustige les patrons prenant tous les risques. Comble du snobisme,  pour se démarquer plus encore de son indigente genèse, avec ses copines parvenues, elles s’offrent lors d’anniversaires ou autres prétextes festifs des bibelots hideux et rient aux larmes en déballant toutes ces " kitscheries " ayant bercé leur enfance. Se faisant, elles  ne réalisent pas qu’elles crachent sur leurs humbles familles qui se sont saignées aux quatre veines pour leur offrir des études leur ayant donné accès à des situations confortables leur permettant  d’outrecuider ce qu’elles étaient hier.

Pour se démarquer de ses racines, elle se veut  passionaria picturale,  lectrice branchée,  cinéphile  avertie, professeure de macrobiotique, œnologue à la petite semaine, décoratrice au long cours (au prix fort elle à payé les azulejos de sa cuisine faits sur commande et peints à la main ainsi que les tomettes du living taillées dans une roche orangée à reflets mauves importée d’une carrière du  sud de l’Italie).

Les anciens pauvres ont un sens particulièrement affuté de la débrouillardise. Cette opportuniste chronique a su tisser un réseau de relations aux  bras si longs qu’ils infiltrent les ministères. Il lui suffit de l’agiter pour obtenir à peu près ce qu’elle veut. Il ne manque décidément rien à sa panoplie de parvenue. Ni les hideuses et exorbitantes peintures abstraites (valant dix SMIC de cette engeance ouvrière qu’elle défend âprement dans les diners mais dont elle se détourne avec des haut-le-cœur dans la vie) subtilement éclairées par des spots judicieusement disséminés ça et là, ni les bouquins d’art que personne ne lit, bien en évidence au centre de la somptueuse bibliothèque en merisier, pas même les cours de piano pour la petite dernière avec le magnifique instrument  à queue emprunté à la salle Pleyel trônant au milieu du salon, dont nul ne joue, à part Amélie qui massacre allégrement " Lettre à Élise "depuis deux ans.

Elle a abonné son fils à Géo, lui a acheté une lunette astronomique dont il ne s’est jamais servi à part comme porte-manteau. 

La honte d’être né du mauvais côté demeure son aiguillon. L’agitation, l’hystérie, l’appât du gain, sa fuite en avant. Elle est toujours sur la brèche, n’a pas une minute de repos, voit à peine ses enfants grandir, consume sa vie à travailler, amasser,  épargner, thésauriser,  comme ces anciens qui d’avoir souffert des privations de la guerre entassant des tonnes de nourriture de peur de manquer.

Du haut de son tas d’or relatif, elle se targue d’être sortie de sa mouise initiale, raille ses copines restées en bas, brocarde ses anciennes collègues rééduquant pour une misère des estropiés dans les instituts spécialisés tandis qu’elle a osé le libéral et sa clientèle haut de gamme.

Quand elle avait un quart de siècle, elle prétendait que ses parents étaient des notables jouissant de situations mirifiques alors qu’ils n’étaient que de simples prolétaires complexés.

Elle s’inventait une enfance fabuleuse faite de séjour à Val d’Isère, de godille hors-piste,  de liberté et d’azur, de jeux sans fin, de Crin Blanc et de Camargue, de manades et de galops interminables sur des chevaux sauvages alors que si elle peut  se prévaloir du titre d’écuyère, ce n’est que sur un canasson de bois. Quant au ski, elle n’a jamais dépassé le stade du chasse-neige pour la simple raison qu’elle s’y est mise sur le tard. Ses concepteurs n’ayant pas eu les moyens de lui offrir des vacances à la neige, comme on disait à l’époque. Aujourd’hui, elle n’a plus besoin d’affabuler. L’argent s’en charge pour elle. Mais sous le fard de la respectabilité, des indices persistants, des délateurs zélés dénoncent son exacte provenance. 

En dépit de la réussite, des fringues de marques, du discours fraternel appris par cœur et proprement régurgité au moment opportun, elle fait irrémédiablement penser à ces ouvriers en fourgonnettes blanches roulant à tombeau ouvert sur les périphériques des  agglomérations et qui mettent un point d’honneur à doubler de grosses limousines à vitres fumées. 

Véhicules luxueux conduits par des chauffeurs feutrés à l’arrière desquels de prestigieux affairistes, bagués de portables,  discutent contrats astronomiques avec des PDG à l’autre bout du monde en ne voyant même pas ces prolétaires maculés prenant des risques inconsidérés pour les dépasser. Écolo branchée, obsédée par la diététique, le commerce équitable, le développement durable mais à ce point suffisante qu’elle a beau, becter végétale, rouler vélo, bagnole hybride, causer biodiversité,  biomasse , biosphère, malbouffe, O.G.M , Monsanto, réchauffement climatique, couche d’ozone, gaz à effets de serre, dioxyde de carbone,  méthane, nitrate, plomb, bio-carburant, énergie solaire, collectionner les panneaux photovoltaïques, envisager la décroissance théorique, avoir une éolienne sous chaque aisselle ouatée de gazon frais et être équipée d’un anus catalytique, cela ne l’empêche pas de polluer tout ce quelle touche.

D’être si dogmatique, péremptoire,  vaniteuse, elle incite ceux qui sont enclins à écouter ses propos imprégnés d’un bon sens confinant à l'évidence à s’y soustraire immanquablement.

Conformisme d’un anticonformisme vieillot n’ayant pas vu le temps passer. Baba cool ménopausée qui manifesta en faveur de la suppression de l’école privée au début du premier septennat de Mitterrand et colle ses mômes à Sainte Marguerite. Institut religieux à 500 euros le trimestre mais tout  de même mieux fréquenté que le public. Quoiqu’on en dise, l’argent filtre efficacement, même chez les gauchos usagés.

Faux simples, vrais snobinards passant chaque matin une bonne heure devant la glace pour paraitre décontractés. Elle et ceux de sa chapelle tentent de déjouer leur platitude par une recherche outrancière de tout ce qui les tient à distance du troupeau. Culture underground, démarche alternative,  méthode pédagogique inédite, mystique singulière, intellectualisme forcené,  accumulation de diplômes censé gommer l’incurable complexe d’infériorité incombant à l’inculture du milieu d’origine. Le tout enveloppé du pieu verbiage des visionnaires inspirés auquel cette  dénicheuse d’originalité  à tout prix s’identifie, ce qui  pense t’elle, la  rend exceptionnelle. Le seul  hic, c’est qu’ils sont très nombreux à être exceptionnels.

Élitaires refusant de se l’avouer et qui, comble de l’immodestie, tienne leur mode de vie pour un  modèle exemplaire, une nouvelle philosophie. Sa préoccupation première est d’avoir toujours une mode d’avance. Dans les années 80,  c’était la coke des soirées parisiennes branchées qu’elle snifait d’une narine conquérante,  dans les années 90,  l’échangisme. Déviance tendance que s’appropria ensuite le conglomérat ordinaire. Alors vite changer de dada. Se placer encore et toujours en tête du troupeau. Se précipiter sur le nouvel eldorado des fantoches qui s’ignorent.

Les années 2000,  José Bové, Nicolas Hulot, altermondialisme, bio tout puissant que cultivaient nos grands-parents quand il n’était pas encore un produit marketing et qu’il était accessible à tous. Verdoyantes préoccupations qu’elle est sur le point de quitter de devenir d’un commun dégradant pour une personnalité hors norme telle que la sienne.   De toute urgence, se chercher un autre cheval de bataille la situant encore et toujours à la pointe de son époque.

En parallèle,  voyages formatés pour ethnologues affiliés au Club Méd des anciens chevelus. Itinéraires tombés du  Guide du Routard concoctés pour les post-révolutionnaires pansus. Cuba, République Dominicaine, l’incontournable Maroc,  la Thaïlande, le Costa-Rica, l’Inde, d’où elle ramène des photos spectaculaires exploitant l’indigence exotique de gamins magnifiquement maquillés de misère dont elle s’émeut  au moment des digestifs à grand renfort de trémolos avec toute une assemblée pétrie d’humanisme de salon. Philanthropes virtuels sortant en plein hiver de  bons restaurants à la gastronomie raffinée, ornée de vins aux robes chatoyantes, en causant du prochain rafting au Canada, du futur trekking au Népal tout en enjambant un clochard vautré sur une grille de métro à qui ils ne jettent pas un regard et qui,  lorsqu’un dissident de la bande dénonce leur indifférence, déclarent d’un ton exaspéré : " On ne peut pas s’émouvoir de toute la misère du monde ! ".

Elle rentre via l’autoroute de l’Ouest dans son cabriolet Mercedes dont le prix de l’assurance annuel nourrirait pendant deux ans, une demi-douzaine de SDF dont elle se prétend tellement solidaire qu’elle change de trottoir quand elle en croise un.

Mais elle se dédouane de cette petite  folie capitaliste en écoutant à bord de son bolide des chanteurs engagés dans l’altruisme négligé. Poils de barbe éminemment sensuels, auréolés de doctrines post marxiste. Hubert-Felix Thiéfaine dont elle ne comprend pas les paroles sans oser l’avouer. Manu Chao et Bazbaz qu’elle trouve tellement génial sur scène qu’elle est allée le voir huit fois. Elle s’offre aussi chaque année une bonne conscience à bas prix en envoyant deux modestes chèques aux Restos du Cœur et au Téléthon.  Alors nickel chrome ! Rien à se reprocher.

Côté amour, c’est une putain mondaine tamisée, une intrigante du slibard. Madame baise utile ! Rien n’est jamais gratuit,  toujours un intérêt caché. Elle n’aime pas ses hommes.  Aucun n’est une fin en-soi, juste un moyen de parvenir à ses fins.  Adjudant des préliminaires, manquant d’émasculer avec les dents son chevalier grimpant s’il néglige une fraction de seconde le petit bouton magique et faisant une manif si elle n’a pas joui dans les cinq minutes d’effervescence enfantée par l’attouchement premier. Pour finir, elle empoigne le vit avec la froide maitrise d’une professionnelle. Marionnette de son passé reprisé, elle investit, place, boursicote avec le triste comptable qui lui sert de fessier. Ces choix ne doivent donc rien au  hasard. Son second conjoint, un joaillier fortuné accepta de lui faire l’enfant que le premier, flatteur d’être beau, lassant d’être artiste impécunieux, lui avait refusé et qu’elle avait quitté pour cette infamante raison. Le troisième, un fils à papa avec une bonne situation lui ayant donné la respectabilité dont sa modeste extraction la privait, l’engrossa lui aussi.

 Elle jette son dévolu sur des proies faciles, des hommes soumis qu’elle peut dominer à sa guise. À l’image de son compagnon, docile professeur de français qu’elle a castré depuis si longtemps qu’il n’en a plus souvenance. Il la trouve même tolérante, ouverte, presque douce alors que c’est elle qui décide absolument de tout et se met à brailler comme goret que l’on égorge à la moindre résistance. La vie que  lui mène cette hystérique outragée par sa naissance est si difficile à supporter qu’il n’a d’autre échappatoire que des études sans fin. Invraisemblable accumulation de trophées scolaires, seul moyen pour que sa harpie congénitale lui foute la paix et lui permettant accessoirement d’oublier qu’il n’a pas la force de la quitter. 

Avec celui-là aussi, reproduction. Qu’importe les couilles pourvu qu’elle ait les lardons. Six testicules officielles ont tambouriné sur ses fesses d’où sont sortis trois fruits de ses galipettes condamnés à être tributaires à vie de cette comtesse de bas étage qui se plait à répéter qu’elle en est le dénominateur commun. Elle a si bien collectionné les étalons  que sa famille n’est pas recomposée mais décomposée. Ses mouflets  sont à ce point déboussolés par ce socle vacillant, que devenus adolescents,  voire jeunes adultes, leur hyper dépendance les incite à appeler leur chère maman trois à quatre fois par demi-journée. Résultat d’un sur - investissement digne d’une mère juive grandissant au-delà du réel le paltoquet mamelu qui les a mis au monde. Rastignac enjuponné complexé au final d’avoir l’originalité convenue des imaginaires appauvris.

Mangeuse d’hommes ayant laissé deux de ses ex sur le tapis de la déchéance financière en leur extorquant,  grâce à quelques ténors du barreau comptant parmi ses amis les plus chers, des pensions alimentaires exorbitantes.

Fille d’ouvriers à l’amnésie délibérée, infoutue de piger que l’épanouissement personnel ne transite pas nécessairement par des revenus conséquents, la réussite, les décorations, la gloriole et qui en conséquence traite de ratés tous ceux n’ayant pas son train de vie alors qu’elle liposuce, vampirise littéralement son entourage, ses amis, ses hommes de ne pouvoir rester seule une minute, de n’avoir aucun violon d’Ingres, aucun jardin secret à cultiver, de n’être en fait, rien ni personne d’autre qu’une  baudruche péremptoire en dehors des statuts biologiques, professionnels qui la tiennent debout et malgré lesquels elle passe son temps à débiner son prochain. Brève et pétaradante bourgeoise se la jouant bohème. Petite bonne  femme soyeusement vêtue, discrètement embijoutée, sournoisement ostentatoire mais entachée d’un sourire nicotine. Ratiches jaunies de ragondin gâchant passablement le standing. Dentition sépia  prouvant qu’elle aura beau  amasser la fortune des Rockefeller,  elle demeurera cette rustaude, cet agent de la basse classe courtisant la haute qui dès qu’elle tourne les talons lui accroche ce méprisant poisson d’avril qui dure toute la vie : "Vous savez d’où elle vient ?  Inutile de le préciser ma chère, cela se voit comme la vulgarité au milieu de sa figure !" 

Suffragette tardive qui telle une  Josiane à la pause du Super U croit,  quarante après les beaux jours du M.L.F, que l’émancipation féminine passe encore par le fait de tartiner de goudron ses  poumons écrasés sous d’opulentes mamelles en chute libre. Elle  refuse d’admettre cette injustice criante faisant que ses rides lui valent d’être silencieusement traitée de vieille peau par quelques jouvenceaux gorgés de foutre alors qu’elles confèrent aux hommes grisonnants un charme ineffable dont raffolent d’exquises tanagras.

Elle se raccroche aux branches de plus en plus basses en se faisant remplir le minou pendant quelques heures dans un hôtel Ibis. Parfum d’interdit, senteurs d’adultère lui murmurant qu’elle est encore cette lycéenne qui en cachette de papa maman avait perdu son pucelage sur la banquette arrière d’une R 16 garée sur le parking d’un dancing aux néons crasseux. 

Les fonctionnaires ayant une durée de vie érotique assez limitée, elle cocufie d’autant plus son petit professeur que cela pimente son morne quotidien sexuel. Si ce dernier a des soupçons, il n’ose lui demander frontalement et préfère interroger les copines de l’infidèle qui finit toujours par rappliquer mamelle à terre à la maison de peur de vieillir seule.  

Pour conjurer cette irréversible arrière-saison, elle s’évertue d’être une polyglotte avertie qui parle couramment le texto, manie le verlan avec dextérité ainsi que  les expressions à la mode médiatique : " Les fondamentaux, prescripteur, improbable, ratio, impacter, acter, culte, mythique, stigmatiser, anxiogène, ça le fait, etc. ". Elle ne néglige pas pour autant les auteurs classiques sous le poids desquels est censée crouler sa bibliothèque. Huguo, Flaubert, Balzac qu’elle n’a partiellement lu qu’au lycée et qu’elle ne risque pas d’explorer plus avant. Pour la bonne raison que derrière les somptueuses reliures panachant le grenat et l’or,  il n’y a rien. Simple façade à son image derrière laquelle il ne fait pas bon creuser. D’un énergique revers de main, elle balaie les critiques des nanties de naissance qu’elle connait et qu’une précieuse copine ne manque jamais de lui rapporter, en prétendant qu’ils sont jaloux de sa réussite éclatante.  Ainsi, elle stagne maginfiquement et sort indemne de toute remise en question. Fuyante attitude faisant de cette femme mûre au visage griffé par cinquante années, une lolita éculée arborant, outre les tenues classiques qu’il convient de posséder dans son milieu, jeans moulants, Converse d’un rouge pétant et poses avantageuses de teenagers de ces années 60 qui ont l’ont vu naitre entre twist et jerk.

Roquet superficiel plus occupé à posséder, à paraitre qu’à être, oubliant comme toutes les sommités du néant qu’à l’instar du  caviar,  aussi précieux, coûteux, gouteux que nous soyons, nous finissons tous là ou la mémoire tire la chasse d’eau.

Et quelques décennies plus tard, personne ne se souvient de nous.

En forçant le trait,  il y a du Elena Ceausescu chez cette multipare affaissée, ce petit perroquet des injonctions microcosmiques, cette vieille jeune mâchant énergiquement du chewing-gum.

À l’instar de sa sinistre devancière, elle a la folie des grandeurs, est mauvaise comme la gale dès qu’on la contredit et se fait passer pour un prix  Nobel de lucidité alors qu’elle est en ce domaine quasiment analphabète.

Cette imposture généralisée, cette bavarde contrefaçon fait parti de ces tyrans domestiques, ces êtres toxiques, nuisibles lisant Libé, les Inrockuptibes et Télérama tout en terrorisant leur entourage et que l’on devrait avoir le droit de faire piquer pour les empêcher de nuire.

 Toutefois, en cherchant bien, on peut lui trouver quelques qualités.  Vitalité, curiosité, pétillante en société, maternelle, gourmandise vaginale et anale, autant d’atouts gâchés par ses malfaçons rédhibitoires. Menteuse, harceleuse, manipulatrice, cupide du croupion, vaniteuse, mythomane, hystérique, castratrice, étouffante, dévorante de n’être qu’un statut social peinant à compenser une personnalité tragiquement vide, sinistrement vacante, une identité désaffectée ne vivant qu’à travers le regard des autres et d’autant plus tapageuse, exubérante pour tromper son monde.

Tout est grossièrement codé et archi décodable chez elle. Même les prénoms de ses gosses sentent la haute intermédiaire. Boris et Marjorie. Il s’en est fallu d’un cheveu que ce ne soit François-Xavier et Marie-Caroline. Pourtant, c’est Dylan et Jennifer qu’ils auraient dû se prénommer pour épouser aux plus près les rudes manières de fille de ferme de leur génitrice.

Cette Carabosse à fond plat s’appelle en réalité Chantal Brigatoure. Elle a payé très cher pour que ce franchouillard patronyme se métamorphose en Brage de la Tour se mariant merveilleusement avec les prénoms de ses deux ainés. Mais ses initiales demeurent.CB comme carte bleu.  Il y a des signes qui ne trompent pas.

christian chauffour 07.03.2017 13:28

oh que oui jany j'en ai connu une de très trés près,
répugnant !!!

jany 07.03.2017 13:19

Je confirme elles existent !!! et c'est bien triste . Une seule chose à faire : fuir !Je me suis beaucoup amusée .C'est puant mais criant de vérités

Commentaires

30.11 | 16:08

merci anna

10.09 | 13:07

Mince je suis coulrophobe...😉

18.07 | 11:55

J'aime

15.04 | 11:41

Chapeau mec tout y est, dans les moindres détails, une portée littéraire digne ...